Eric Martin : "Écouter, observer, analyser les situations pour apprendre à gérer une équipe"…

Eric_MartinEric Martin est né en 1949 en France. Après des études universitaires à la faculté de Lyon, il a obtenu une Maîtrise en Philosophie. De 1971 à 1974, il a commencé sa carrière professionnelle comme enseignant d’Histoire-Géographie. Il a alors passé un concours pour avoir accès à l’ANPE (Agence Nationale Pour l'Emploi). Il y a exercé comme conseiller professionnel, puis comme chef d'agence. A partir de 1984, Eric Martin a travaillé comme consultant et "chasseur de têtes" dans plusieurs cabinets de recrutement. En 1989 il a créé son propre cabinet ; il a alors mis l'accent sur "la formation à la cohésion d’équipe". En 2004, Eric Martin a du mettre un terme à ses activités à la suite d'une maladie de longue durée : « la maladie de Parkinson ».


Comment avez-vous connu le CIARA et qu'est-ce-que vous y faites ?

Mon idée était d'apporter mon soutien à des associations humanitaires ; j’ai contacté un consultant dans ce secteur, Monsieur Ives Chamussy. Il m’a proposé de venir en Algérie, et d’intervenir plus précisément au CIARA. Je lui ai donné mon accord pour consacrer régulièrement une semaine de mon temps à cette association.En 1999, lors de ma première venue, j’étais parmi les premiers intervenants du CIARA. Pour cette intervention je devais animer le séminaire « technique de recherche d’emploi ». Je me souviens avoir accueilli beaucoup de monde. A la fin du séminaire le public avait été très satisfait. Devant cette réussite, le directeur du CIARA m’a demandé d'examiner le programme du CIARA et de déterminer les modules manquants. C’est alors que nous avons décidé de rajouter un module de "dynamique du groupe" que j'anime aujourd'hui avec deux objectifs principaux :

  • Préparer les participants au domaine du travail : Je les aide à préciser l'idée qu'ils se font de la responsabilité à gérer une équipe.
  • Leur donner l'occasion de travailler en groupe et d'analyser les situations vécues durant leur passage au CIARA.

Quelles sont les qualités requises pour animer ce module ?

Il faut bien sûr avoir de bonnes capacités d'animation : une bonne écoute, une capacité d’observation, un esprit analytique et de bonnes notions en psychologie. Il faut aussi du travail personnel, et en particulier savoir accorder de l’importance à chacun et à chacune des personnes avec lesquelles on travaille. L'animateur doit être le plus objectif possible et savoir se remettre en question. Il lui faut être foncièrement optimiste; sa principale qualité doit être l'empathie.

Est-ce-que vous utilisez des supports pédagogiques ? si oui, pourquoi ?

Non, je n'utilise pas de supports pédagogiques. La méthode que je suis met en jeu une  pédagogie participative et active : nous  donnons  des exercices où les participants sont mis en situation de vivre les expériences relationnelles de leur  groupe ; ils doivent ensuite apprendre à les analyser en groupe.

Est-ce-que vous parvenez à former un groupe homogène en dépit des disparités entre les stagiaires ?

En général oui, mais malheureusement cela ne dure pas. J’aimerais bien qu'il y ait un suivi et que quelqu’un puisse maintenir l’esprit d’équipe.

Vous arrive-t-il de travailler à partir des croyances, des attitudes et des opinions exprimées par les stagiaires ?

Oui, si une opinion un peu trop catégorique est exprimée, il ne faut pas laisser le stagiaire s'enfermer dans des vérités qui n’ont pas été vérifiées; il faut l’aider à se remettre en question, à prendre conscience de ces perceptions de la réalité qui nous amènent à un dédoublement de personnalité.

Quel effort demandez-vous surtout aux stagiaires et quels conseils leur donneriez-vous pour l'avenir?

La participation de tous les membres du groupe est l'effort absolument indispensable. Je les engage à continuer de s'entraîner à communiquer ; c'est ainsi que l'on apprend à travailler ensemble. Je leur souhaite à tous bonne chance dans la recherche d'un emploi qui leur convienne vraiment.

 

 

(propos recueillis au CIARA le 25 octobre 2010
par Leila Abdelmalek,relus et mis en forme pour la mise sur le site par Bernard Mallet)