Philippe_PASSERAT_

Philippe PASSERAT est ingénieur de formation. Il a une expérience de plus de trente ans dans les Relations Sociales et les Ressources Humaines au sein de       deux grandes entreprises : Vittel et L’Oréal. Il a, par ailleurs, coordonné les démarches « Emplois /Carrières » d’une association d’ingénieurs et, à ce titre, il connaît bien les problèmes d’emplois rencontrés par les jeunes.

 

Comment avez-vous connu le CIARA et sur quels thèmes intervenez-vous ?

C’est par l’intermédiaire de l’ICAM que la relation s’est établie.

A l’origine, pour animer l’Atelier de recherche d’un premier emploi qui conclut les sessions « Communication ». Puis, pour le module « Connaissance des Fonctions de l’Entreprise » de ces mêmes sessions. Et, plus récemment, pour une semaine « Ressources Humaines » dans le cadre du mois « Economie/Gestion ».

Qu’est ce qui vous motive à apporter votre contribution aux activités du CIARA ?

Pour l’essentiel, la grande pertinence et la cohérence des réponses qu’elles apportent aux besoins des débutants diplômés.

Comment caractérisez-vous ces besoins par rapport au marché  de l’emploi en Algérie ?

Les débutants rencontrent, ici, les mêmes difficultés qu’ailleurs (absence d’expériences et lacunes dans la professionnalisation de leurs connaissances inhérentes à leur situation de débutants, recherche par les entreprises de flexibilités qui entraînent la multiplication et   l’allongement des périodes de précarité pour les jeunes).

S’ajoutent trois spécificités en Algérie qui sont précisément prises en compte par les programmes du CIARA :

  • des formations universitaires très spécialisées et plus académiques que  professionnelles,
  • le manque d’aisance dans la communication en raison d’une pratique souvent approximative du français,
  • une frilosité vis-à-vis des débutants de la part des entreprises qui ne disposent pas de structures d’accueil pour contribuer à leur insertion et à leur professionnalisation.

Par rapport à ce constat, où se situe « la grande pertinence » des démarches du CIARA, pour reprendre votre expression ?

Le handicap « Communication » est abordé de deux façons complémentaires :

  1. en donnant aux stagiaires les bases d’un meilleur usage du français oral et écrit et, en tout cas, en leur mettant le pied à l’étrier pour poursuivre un travail personnel,
  2. en leur donnant une bonne maîtrise des outils bureautiques.
  • Le volet « Economie » du programme précise et élargit leur vision de l’entreprise en leur permettant de mieux situer leur spécialité parmi les différentes fonctions qui structurent l’entreprise.
  • Chaque stagiaire bénéficie d’un accompagnement personnalisé pour conduire une réflexion sur son profil et son projet professionnel.
  • En quelques mois, le CIARA place ainsi ses stagiaires en situation de transformer en autant d’étapes de professionnalisation les expériences diverses qu’ils pourront acquérir, y compris dans des postes dont le niveau ou le contenu ne correspondraient pas à leur projet professionnel.

S’il fallait résumer ces quatre points par une formule, on pourrait dire que le CIARA n’est certainement pas un aboutissement, mais qu’il place ses anciens stagiaires sur une trajectoire de développements tant personnels que professionnels.

Quelles seraient, selon vous, les voies d’un approfondissement des démarches CIARA ?

J’en vois trois. Mais elles n’ont rien d’original, car l’équipe du CIARA y travaille déjà.

  1. La déclinaison, à d’autres domaines techniques, des stages d’application qui, pour l’Electrotechnique, l’Electronique et l’Automatisme, ont largement apporté la preuve de leur efficacité.
  2. L’offre de formations techniques à d’autres publics que les diplômés de l’enseignement supérieur, à l’instar de ce qui est déjà réalisé avec la Soudure.
  3. L’accompagnement de stages pratiques au sein des entreprises pour une professionnalisation des connaissances dans les disciplines où elle ne peut valablement se faire que sur le tas (Economie/Gestion).

La proximité que le CIARA entretient avec le monde des entreprises devrait faciliter les choses pour la mise en place de tels parcours de professionnalisation.

2 février 2010